Date de parution: 12/02/2020
Editions: Mazarine
Je remercie en premier lieu l’auteur, la maison d’édition et la plateforme NetGalley pour cette découverte! J’ai été intriguée par le résumé, la thématique, tout autant que par le titre! Mais que signifie « Persona » ?
Résumé: Un homme est retrouvé horriblement mutilé dans un bâtiment désaffecté du centre hospitalier Sainte-Anne à Paris. Pour Franck Somerset, commissaire à la Crim’, c’est le début d’une enquête étrange et singulière.
Étrange, car ce n’est pas une série d’homicides au sens propre du terme à laquelle il se trouve confronté : toutes les victimes sont encore en vie, mais elles ont été torturées et « enfermées » en elles-mêmes.
Singulière, car pour comprendre, Franck Somerset va devoir plonger dans l’univers des nouveaux maîtres du monde – les grands du numérique qui maîtrisent nos vies immatérielles.
C’est au cœur de Paris, dans ces tréfonds et au-delà, que Franck va suivre la piste de ce qui ressemble à une vengeance frénétique, folle et pourtant méthodique, où s’affrontent deux mondes, un nouveau qui se persuade de sa toute puissance et un ancien qui ne veut pas mourir …
Mon avis: A la lecture de son résumé, cet ouvrage était très prometteur, et pour moi le pari est gagné ! Ici l’auteur traite des GAFA et de la vie professionnelle au sein de ces gigantesques entreprises. Du profit, toujours du profit. Le pouvoir qui entraîne la domination. L’appât du gain. Tout cela au détriment de l’humain. Ici, il est question d’un jeu de pouvoir pervers, où le superficiel est roi.
Le titre de l’ouvrage reprend un terme issu du marketing. Car les personas sont des personnes fictives qui vont représenter un groupe cible. Cela pour mieux appréhender les stratégies de vente. Elles sont donc totalement déshumanisées. C’est bien pour cela qu’au-delà de l’enquête, j’ai aimé la dimension socio-professionnelle. D’autant plus que cet ouvrage m’a également permis d’en apprendre davantage sur le sujet!
Bien entendu, qui dit polar, dit enquête! Le lecteur va se retrouver face à de belles atrocités, pour lesquelles l’auteur s’est fait plaisir! On s’y croirait, tant les descriptions des scènes sont précises et sordides. L’intrigue est haletante et le rythme assez soutenu.
L’écriture est fluide et totalement adaptée. Enfin, le seul petit bémol que je relève concerne les personnages qui a mon goût ne sont pas assez développés d’un point de vue psychologique. On reste sur du factuel et sur quelque chose d’un peu trop lisse. Dans tous les cas, cela déshumanise les personnages, mais finalement cela n’est pas illogique et fait écho au côté déshumanisant des personas et de ce monde virtuel.
En conclusion: Maxime GIRARDEAU fait ici une belle entrée dans le monde du polar! Une thématique plutôt novatrice, ce qu’il faut de noirceur et une enquête passionnante, voilà une affaire qui roule! Un nom à retenir, indubitablement!
LE BOUQUIN IVRE 